Dans ce nouvel épisode du podcast Orbeet, Franck reçoit Laurent Destailleur, chargé de la validation des contributions au projet Dolibarr, pour un débat passionné mais constructif entre deux ERP open source incontournables : Odoo et Dolibarr. Ensemble, ils confrontent leurs visions, leurs usages et leurs convictions sur ces deux solutions open source qui font tourner des milliers d’entreprises en France. Tous deux ont utilisé les deux outils. Tous deux ont changé de camp. Et tous deux défendent leur solution actuelle, avec humour et arguments à la clé.
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Deux modèles open source : entreprise contre communautaire
Premier sujet, et non des moindres : la gouvernance. Odoo est porté par une entreprise de 5 000 salariés, avec une version communautaire gratuite et une version Enterprise payante. Cette structure permet des investissements massifs, notamment dans la R&D, la conformité ou le support. « Aujourd’hui, chez Odoo, les tickets sont traités rapidement, c’est devenu un vrai point fort », souligne Franck.
Dolibarr suit un autre modèle : pas d’entreprise éditrice, mais une association qui protège le projet et une communauté qui contribue librement. « Ce n’est pas une entreprise qui décide. C’est la communauté qui propose, et le besoin qui dicte l’évolution », explique Laurent. Cette logique garantit une indépendance totale du code, sous licence GPL, et une transparence maximale dans les évolutions.
Prise en main, personnalisation et ergonomie : chacun sa logique
Sur le terrain, les différences s’accentuent. Odoo propose une expérience fluide et unifiée, avec une interface moderne et des modules interconnectés. Grâce à Odoo Studio, on peut personnaliser l’outil sans coder, ajouter des champs, des automatisations, créer des applications. « C’est simple, puissant, et on peut aller loin sans être développeur », insiste Franck.
Dolibarr, de son côté, mise sur la simplicité et la logique métier. Moins design, mais plus direct. « Je n’ai pas besoin de formation. J’ouvre Dolibarr, je fais ce que j’ai à faire », rétorque Laurent. Pour la personnalisation, le Module Builder génère du code propre, modulaire, facilement maintenable. Une approche plus technique, mais très efficace.
Côté installation, Dolibarr peut tourner sur un simple Raspberry Pi, ce qui en fait un choix économique pour les petites structures. Odoo, de son côté, propose une version cloud clé en main, idéale pour les entreprises qui veulent se concentrer sur l’usage, sans se soucier de l’hébergement ou des mises à jour.
Fonctions, montée en charge, coût : tout dépend du profil
Fonctionnellement, les deux ERP couvrent des domaines similaires : gestion commerciale, stock, comptabilité, CRM, e-commerce, etc. Odoo intègre de nombreux modules en natif, avec une ergonomie constante. Dolibarr fonctionne à la carte, module par module, dans une logique d’extension progressive.
La migration est un point souvent oublié mais crucial. Dolibarr est "migrable by design", même depuis une version vieille de 12 ans. Chez Odoo, les versions communautaires nécessitent des adaptations à chaque version majeure, sauf en cloud, où tout est automatisé. « Si tu veux dormir tranquille sur la migration, tu prends Odoo en SaaS. Tout est géré », rappelle Franck.
Enfin, le coût total d’acquisition dépend fortement du profil de l’entreprise. Dolibarr est gratuit en auto-hébergement, et reste abordable via des offres cloud. Odoo est plus onéreux, mais offre un écosystème intégré avec support, garanties, et mises à jour. Pour Laurent, « en dessous de 50 utilisateurs, le retour sur investissement est souvent meilleur sur Dolibarr ». Pour Franck, « dès qu’on a des besoins de customisation récurrents, Odoo prend l’avantage ».
Alors, lequel de ces deux outils est le meilleur ? Réponse dans l’épisode complet du podcast Orbeet.